SUR LA VIOLENCE GRATUITE EN FRANCE : ADOLESCENTS HYPER-VIOLENTS, TEMOIGNAGES ET ANALYSE

  • Edition de l’Artilleur/Toucan
  • 2019, 173 p
  • 15 €

Le Dr Maurice Berger que l’on ne présente plus, travaille depuis sa retraite dans un centre éducatif renforcé (CER) après avoir dirigé le seul service de pédopsychiatrie spécialisé dans la prise en charge des enfants violents. Il s’insurge sur le poncif qui attribue la violence gratuite des jeunes à des conditions socio-économiques précaires. Il considère, en s’appuyant sur la recherche scientifique, que la violence gratuite, parfois lourde de conséquences pour les victimes, une plainte toutes les 2 minutes, est polyfactorielle.

Quelques exemples :

  • Les enfants élevés dans un contexte de violences de couple, surtout avant l’âge de 3 ans représentent entre 62 et 69% des enfants placés dans les CER.
  • L’auteur explique que l’absence de jeux partagés avec leurs parents n’ont pas permis à ces enfants d’apprendre à faire comme si, les condamnant à l’agir. De plus, ils ne peuvent pas ou refusent de penser, n’anticipent rien, s’ennuient et passent à l’acte pour « s’amuser ».
  • L’imagerie cérébrale fonctionnelle objective que le cerveau des enfants hyperviolents, le plus souvent gravement négligés (ou maltraités), présente des anomalies irréversibles car ils n’ont pas bénéficié de la présence de parents « suffisamment bien traitants » leur permettant de réguler le stress.
  • La vitesse de l’influx nerveux passe de 1 mètre par seconde avant l’âge de 10 ans à 100 mètres entre 10 et 15 ans. Ces « fulgurances », visibles en imagerie, aggravent l’impulsivité, d’autant plus que les capacités de rétrocontrôle préfrontal du cerveau émotionnel n’arrivent à maturité qu’entre 20 et 25 ans. Les enfants impulsifs nécessitent un maternage ou un suivi éducatif calme sans excitation pour leur apprendre à se contrôler et ne pas commettre l’irréparable avant cet âge.
  • De plus, le passage de l’école au collège déstabilise ces élèves hyperactifs, incapables de se concentrer et qui n’ont plus un interlocuteur unique.
  • Maurice Berger analyse aussi les comportements claniques, fréquents, selon lui, dans certaines familles méditerranéennes, lesquelles, ne permettant pas l’accès à une pensée autonome, condamnent à une forme d’endogamie physique et psychologique pourvoyeuse de violences, souvent groupales, pour défendre le clan réellement ou symboliquement menacé par un souci d’émancipation ou par l’extérieur, dont l’Aide sociale à l’enfance par exemple. Il fait un rapprochement avec le comportement groupal de certains jeunes des banlieues « sensibles ».

Après avoir donné des pistes pour obtenir une compliance thérapeutique dans un climat de confiance et de sécurité difficile à mettre en place, le Dr Berger explique la nécessité de faire intervenir la loi, comme « butée », au moment où la loi de 1945 est en cours de réforme

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