UNE CICATRICE COMME UNE AUTRE

Eva Thomas

Fondatrice de l’Association SOS Inceste pour revivre

Ecrivaine

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Cicatrice, marque laissée par une plaie, une maladie après guérison, trace laissée par une blessure morale.

Quand on m’a demandé de participer à ce colloque j’ai d’abord dit non parce que toutes ces questions autour de l’inceste sont pour moi du passé, c’est une page tournée. Je n’y pense plus. Je vis en bonne relation avec mes parents morts et mes frères et sœurs vivants.

30 ans ont passé et Dieu merci, cette histoire n’encombre pas ma vie actuelle. Je vis pleinement le présent avec gourmandise et bonheur.

En bref, je ne me sentais plus aucune compétence pour parler de ce sujet si complexe.

En discutant avec Didier Poudevigne qui tentait de me convaincre du contraire, j’ai juste affirmé : « La seule chose que je pourrais dire c’est : il est possible de vivre avec cette cicatrice-là comme avec une autre cicatrice. » Voilà nous avions trouvé un titre !

Mais comment faire pour arriver à la cicatrice qui ne fait plus souffrir ? Des voyages bien différents peuvent y conduire. Je vais  vous raconter mon voyage : tout  un enchainement d’événements particuliers et de rencontres singulières .J’ai décidé de lister  toutes les chances que j’ai eues, que j’ai saisies et parfois provoquées, pour arriver à une forme de sérénité joyeuse.

Ma première chance a été d’être aimée par mon père et ma mère. J’étais la première petite fille pour mes grands parents maternels et paternels, j’ai donc été choyée et j’ai vécu une petite enfance heureuse malgré la guerre et l’occupation.

Ensuite j’ai su très tôt prendre ma vie en main. Je savais ce que je ne voulais pas ressembler à ma mère couturière qui se plaignait beaucoup de la pauvreté et  des nombreux enfants souvent malades. J’avais un autre modèle : ma tante Agnès, institutrice en Afrique dans une mission, qui revenait l’été avec une valise pleine d’objets extraordinaires et de récits qui me faisaient rêver.

Je voulais être institutrice en Afrique, voyager, découvrir le monde, prendre des avions, des bateaux, et être libre.

Quand j’ai commencé à dire autour de moi que je voulais être institutrice,  tous  me répondaient : « Tu seras couturière comme ta mère, tu n’as pas besoin de faire des études, t’es une fille, tu te marieras ! » C’était en 1952 dans un village normand.

J’avais une autre tante institutrice et religieuse et je savais que Tante Agnès était passée par ce couvent. Un frère de mon père était moine et un autre curé.

J’ai eu la bonne idée d’aller dire au curé que j’avais la vocation, que Dieu m’appelait pour être religieuse institutrice en Afrique. Et il s’est passé ce que j’avais imaginé dans ma tête d’enfant. Le curé est venu voir mes parents, il a dit : « On ne peut pas refuser à Dieu une vocation c’est sacré ! » Comme ma mère protestait : ils n’avaient pas d’argent ! Le curé a répondu : « il faut lui faire passer l’examen d’entrée en sixième pour obtenir une bourse nationale. » Voilà j’étais sauvée ! En passant cet examen, j’avais bien conscience que je jouais ma vie.

Je me suis construit une identité et des projets à l’abri du regard des adultes. A l’extérieur, je faisais tout ce qu’il fallait pour être la première, avoir une attitude exemplaire mais à l’intérieur, je réfléchissais beaucoup, j’étais très intéressée par tout ce que je découvrais : les différences entre les classes sociales, l’hypocrisie des sœurs, des doutes sur le paradis et l’enfer….

Une rebelle silencieuse grandissait en moi. Quand à 15 ans, mon père m’a agressée, je venais de réussir le BEPC, j’avais un projet d’avenir chevillé au corps. Je deviendrai institutrice en Afrique. Ce rêve illuminait ma vie et je le construisais jour après jour.

Après le choc, j’ai fait une anorexie, arrêté mes études quelques mois mais je me suis raccrochée à mon rêve. La rebelle m’a remise sur les rails de la vie. J’ai repris mes études avec moins de facilité mais j’ai travaillé, réussi le bac et remboursé mes dettes aux sœurs en étant institutrice dans une de leurs écoles. Puis je suis partie à Caen enseigner à des enfants sourds. A  Caen, j’ai rencontré le groupe Freinet et Célestin Freinet, une si belle rencontre qui a marqué la jeune femme que j’étais, une grande chance pour ma vie professionnelle.

En  1963, c’était la fin de la guerre d’Algérie, j’avais lu « La question » D’Henri Alleg. Très idéaliste, je suis partie avec un contrat coopération pour aider les Algériens. Moments d’exaltation ! Le week-end, nous allions avec la population planter des arbres au son des chants révolutionnaires. La rebelle, en moi, jubilait.

Les conditions de travail étaient difficiles et j’étais bouleversée par la condition des femmes, révoltée même. Avec le père de ma fille nous avons réalisé un film clandestinement sur la femme algérienne.

Nouvelle grande chance : j’ai rencontré le grand amour de ma vie, le père de ma fille avec qui je suis partie ensuite au Tchad. Pendant toute cette période, je n’avais nulle trace du traumatisme. J’étais rayonnante. Je vivais mon rêve, j’étais en Afrique et d’institutrice je suis devenue conseillère en éducation populaire grâce à une nouvelle rencontre : le Haut Commissaire à l’Education Populaire à qui j’avais raconté le travail que je rêvais de faire dans un village, à base d’échange de savoir. C’est ainsi que je me suis retrouvée à apprendre à coudre à des femmes saras tout en apprenant moi-même à piler le mil.

Ensuite, j’ai été intégrée à une grosse opération de développement rural. Pendant 4 ans d’immersion dans la culture sara, je me suis métissée de l’intérieur. Quand nous sommes rentrés en France : instituteurs dans un village en Haute-Savoie, je me sentais riche de cette culture que j’avais tant aimé découvrir. Cette expérience fut une très grande chance : une porte grande ouverte sur toutes les cultures du monde.

A coté de la culture occidentale, il en existait beaucoup d’autres toutes aussi riches et complexes. J’ai lu tout ce que je pouvais trouver sur les Amérindiens, les Inuits, les Hopis et j’ai commencé à tisser des liens imaginaires avec les Bororos, les Indiens et plus tard les Aborigènes d’Australie.

Entre 1973 et 1975,  j’ai eu la malchance de rencontrer des psychothérapeutes incompétents qui m’ont entrainée hors de mon chemin. Après quelques tentatives malheureuses, j’ai compris que personne ne pourrait m’aider puisqu’ils ne croyaient pas à la réalité de l’agression.

La blessure refaisait surface parce que mon mari me quittait. Et j’avais été agressée physiquement dans une classe spécialisée (pour des problèmes de comportement) par des grands élèves de CM2. Le médecin m’a interdit d’y retourner et je me suis retrouvée en congé maladie pour de longs mois.

Le fait de me savoir seule pour résoudre mon problème a été  très efficace : j’ai du mobiliser toute mon intelligence et ma créativité.

Ce fut une grande chance : j’ai commencé à peindre, en état de transe, des nuits entières des grandes formes de 2 ou 3 mètres qui, une fois accrochées au mur, me renvoyaient une force de vie extraordinaire. Ces contemplations silencieuses me restituaient toute mon énergie vitale. J’avais trouvé une méthode pour me redresser chaque fois que je tombais.

Savoir me redresser seule me rassurait complètement et je développais différentes méthodes qui me rendaient toute à ma joie de vivre. Je savais m’accrocher à tout ce qui pouvait me donner de l’énergie pour vivre avec ma fille, mes amoureux, mes amis, faire la fête, rire et danser.

J’ai beaucoup pratiqué la méthode Coué et ce qu’on appelle maintenant la pensée positive. Le matin, je me répétais : « Le bonheur c’est une décision à prendre. » Pour traverser toutes les turbulences, les déserts où nous sommes souvent renvoyés, il faut le vouloir, avec détermination et obstination. Y croire, pour déplacer des montagnes de souffrance, d’incompréhension et de solitude.

En 1983, Aline, une petite fille m’a dit que son père la violait et demandé de l’aide. Elle était en famille d’accueil, je suis donc allée à la Sauvegarde de l’Enfance demander qu’on la protège. En face de leur réaction, liée à l’époque, « Les enfants mentent !.. » je me suis mise à écrire mon histoire. Aventure périlleuse. Mais je me posais un cadre : j’écrivais  pendant des vacances ou des week-ends en me remettant en état de travailler le lundi matin. Je lisais beaucoup, écrivais quelques pages. J’étais portée par une grande colère. Je voulais comprendre l’attitude hypocrite et lâche de la société face à l’inceste. Il fallait dynamiter le tabou, mais comment ?

Pendant trois ans j’ai écrit avec la même détermination. A force de chercher des livres, j’ai trouvé « L’homme aux statues » le livre de Marie Balmary. Je l’ai rencontrée. Elle accepté de lire mon manuscrit.

J’avais frappé à la bonne porte puisqu’elle avait préféré écouter ses patientes plutôt que la théorie freudienne. Elle m’a encouragée à chercher  un éditeur.

Aidée de Nancy Huston, je suis allée aux éditions des Femmes où j’ai reçu un refus et ensuite quelques autres. Mais je me sentais soutenue par quelques psychanalystes Marie Balmary, Chantal Tiberghien, Frédérique Gruyer, Pierre Sabourin.

Delphine Seyrig, enthousiasmée par la lecture de mon manuscrit l’a transmis à Simone de Beauvoir, qui pensait qu’il fallait le faire éditer. Entourée de toutes ces bonnes fées, j’étais prête à faire exploser le silence.

En 1986, quand on m’a contactée pour participer aux Dossiers de l’écran, j’ai dit que j’avais créé une association, que je voulais briser le silence et donc témoigner à visage découvert.

Cette période de grande médiatisation de 1986 à 1989 a été une belle aventure riche en débats et rencontres : Jacques Hassoun, Alice Miller, Michèle André, Frédérique Bredin, Claude Balier, Martine Nisse. Et tant d’autres.

L’association grandissait, nous étions souvent débordés par la quantité d’appels et de courrier. Je me souviens de l’ambiance dynamique et joyeuse de cette période.

On me voyait comme une victime d’inceste mais je ne me sentais pas  victime mais rebelle et combattante. Je faisais la guerre aux préjugés, aux dogmes mortifères, j’étais porte-parole des histoires qu’on me confiait pour que j’en parle. J’étais portée par un mouvement collectif de prise de parole, c’était plutôt exaltant !

Nous avions instauré des journées de recherche avec des psychanalystes amis pour débattre, avec une égalité de parole, de la complexité de l’inceste. En effet, traverser le désastre de l’inceste c’est une expérience riche que les soignants ne peuvent qu’imaginer de l’extérieur. Les victimes devenaient personnes/ressource, porteuses d’une connaissance pour construire une relation d’aide plus juste.

Au cours des débats de l’époque, presque toujours intitulés : « L’inceste, fantasme ou réalité », j’ai pris conscience de l’importance du vocabulaire utilisé et aussi d’être entourée de représentants de la Justice et de la Police.

Brusquement pour le public, l’inceste des fantasmes s’effondrait, il ne restait plus que le crime du père violeur et cette réalité violente et sordide.

J’avais toujours dit que je partirais quand le débat serait bien lancé, que je laisserais les autres continuer pour vivre ma vie.

En 1989, j’étais prête à partir, quand ! Coup de tonnerre : le procès de Saint Brieuc. Le père de Claudine l’attaquait en diffamation pour avoir témoigné sur TF1. Je suis allée au procès de Saint Brieuc en qualité de témoin, pour défendre Claudine et rappeler que pour une victime d’inceste, c’est parler ou mourir, parler pour pulvériser la honte. J’ai vécu cette journée folle où dans un tribunal français tout était à l’envers : Claudine au banc des accusés et son père violeur défendu par le procureur au nom du droit français.

Je croyais en la Justice comme on croit en Dieu. C’était le piton où j’étais accrochée au dessus du vide. La foudre s’est abattue sur moi alors que je n’étais que témoin.

En rentrant, je fus prise d’étranges symptômes : je ne tenais plus debout, j’avais des vertiges : chute de tension sans aucune raison. Une nouvelle traversée du désert m’attendait, j’en ai fait le récit dans « Le sang des mots. »

Je ne tenais plus debout, mon cerveau était paralysé, je ne pouvais plus ni penser, ni écrire. Je me suis mise à lire des essais sur la barbarie pour vérifier que je comprenais encore des thèses complexes.

J’ai commencé à sculpter le manuscrit de mon premier livre et j’écrivais quelques petits textes. Il fallait trouver à nouveau une issue et contourner le mur de la prescription. Inventer une solution judiciaire. Demander un changement de prénom parce que mon père m’a violé et ce malgré la prescription.

Comme beaucoup d’autres femmes, j’avais changé de prénom plusieurs fois, pour marquer les différentes étapes de ma vie. Mes amis s’étaient habitués à cette identité errante.

Je n’ai fait cette demande de changement de prénom qu’après y avoir longuement réfléchi et consulté différentes personnalités dont Pierre Legendre, un de mes maitres, et François Louis Coste, procureur à Lyon et j’en ai beaucoup parlé avec Hélène Marce, mon avocate.

Comment expliquer cette opération symbolique  qui consiste à inscrire dans le nom de la victime la trace de l’ancien crime interdit de reconnaissance juridique en «  travaillant » le nom ?

Par une sorte de chirurgie symbolique, le juge qui donne une nouvelle identité à la victime, la décolle, en même temps du magma incestueux, et la remet à sa  vraie place dans la lignée. Elle est raccrochée à sa juste place dans la filiation avec un destin de parole  inscrit dans son nom. Eva, celle qui parle.

La justice m’a donné un nom marqué de l’interdit qui me rend le goût de vivre dans la vérité, qui me rend le sens du vivant. Par cette opération, j’ai vécu  physiquement la sensation de me redresser, de retrouver toutes mes capacités de penser et d’avoir un sol sous mes pieds.

Nous, les humains sommes essentiellement des êtres de symboles, de parole, de représentation et le viol incestueux vous fait tomber de l’arbre généalogique, sombrer dans un abime vide de sens. C’est d’abord et surtout une blessure identitaire qui peut se guérir par une opération symbolique qui  rend à la victime  sa place, sa langue, son droit d’exister comme sujet auteur de son histoire. Le changement de prénom a eu sur moi, cette belle efficacité symbolique. Merci encore à Hélène Marce qui m’a défendue, aux juges qui m’ont donnée une nouvelle identité, à Pierre Legendre qui m’a aidée à élaborer toute cette opération.

Parmi les chances que j’ai eues il en existe encore trois que je voudrais développer et  une autre dont que je n’ai pas abordée alors qu’elle est essentielle. J’ai reçu  une lettre d’aveu de mon père qui m’a demandé pardon. La réconciliation familiale devient alors possible dans la vérité des faits.

Ces trois autres chances :

Le travail avec les enfants, mon métier de rééducatrice dans les écoles, l’importance de la vie imaginaire à travers les liens que j’ai développés avec les autres cultures  et  toute ma créativité couturière.

Lorsque j’ai commencé à travailler avec des enfants en difficulté, j’ai tout de suite retrouvé avec eux cette belle jubilation de l’enfant qui joue à inventer des histoires. Je suis devenue comédienne pour metteur en scène de cinq ans, en me mettant au service de leur imagination dans un cadre solide. J’ai passé ma vie professionnelle à jouer des histoires avec des centaines d’enfants et je les ai vus grandir, se transformer, apprivoiser leur peurs, exprimer leurs rêves. J’ai aimé ce travail. C’était plus qu’un travail, c’était un vrai enracinement dans la vie, un terrain d’exploration où je continuais d’apprendre  et de  découvrir les trésors infinis de l’imagination.

Inventer ses propres récits, c’est construire son identité et son avenir. Cette croyance, enracinée dans mon expérience d’enfant qui jouait beaucoup, a été le pivot de toute mon expérience professionnelle.

Avoir de l’imagination c’est une garantie pour sortir de situations difficiles, c’est développer des qualités d’adaptation à la réalité et trouver des moyens d’inventer sa vie et non de la subir.

Imaginer, rêver permet de tenir tête au dictateur, au violeur et même au tortionnaire, c’est un outil de subversion. Savoir imaginer vous rend imprenable, irréductible et indestructible.

Mes liens avec les autres cultures :

C’est vraiment reliée aux Indiens, aux Bororos, aux Aborigènes que j’ai peint, dessiné, sculpté et plus tard écrit. Je me sentais souvent étrangère à mes concitoyens et beaucoup plus proche au fond de l’être, de ces peuples si lointains dans la réalité. J’ai emprunté certains de leurs rituels, fabriqué des gris-gris. Je me sentais vraiment la cousine des Bororos et  je vivais ces liens imaginaires si forts que j’étais portée, transportée dans leur monde de rituels autour du sacré.

Et face aux théories et aux dogmes de la culture occidentale, il existait tant d’autres croyances et manières d’être au monde, que je pouvais penser en toute liberté, face aux théories dominantes. J’avais des ancrages ailleurs  et mon expérience africaine m’a permis d’avoir ce recul face à la théorie freudienne, en particulier.

Avant de pouvoir écrire, j’ai peint mais j’ai aussi beaucoup cousu.

Couper des tissus, me couvrir de mille peaux, pour échapper à la douleur de la mise en pièces de mon identité. Coudre me faisait du bien, chercher des clefs à travers tous ces tissus colorés, me faisait avancer, bouger de l’intérieur. Le plaisir d’inventer était si intense qu’il me réconfortait. Coudre des vêtements en patchwork était une nécessité, comme une obsession face à l’irréparable.

Je ne comprenais pas d’où me venait cette incroyable énergie couturière. Je ne pouvais pas vivre autrement, elle s’imposait à moi et me rendait la vie légère. Créer et porter de beaux habits c’était une manière de reconstruire sans cesse mon identité blessée et  de me soigner dans la joie.

Maintenant je suis devenue une sorte de couturière de l’imaginaire. Je ne fais que des robes pour rêver, se raconter des histoires et parfois ces robes deviennent costumes de théâtre.

Pour terminer, je voudrais vous dire que la vie est belle et que chacun peut construire ce  chemin qui va de la blessure à la cicatrice. Il n’existe aucun modèle et c’est tant mieux !

Le 29 octobre 2013

Colloque organisé par SOS Inceste pour revivre et le Conseil  Général de l’Isère en direction des professionnels

Bibliographie

Thomas E, Le viol du silence, J’ai lu (première édition Aubier, 1986)

Thomas E, Le sang des mots, 2ème éd. Desclée de Brouwer, 2004

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